lundi 30 juillet 2007

Violences conjugales


Avez-vous pris connaissance du "fait-divers" cité en fin d'article ? J'en suis restée estomaquée, le coeur battant ! Cela me rappelait de bien vilains moments ! Lorsque j'ai dû partir en toute hâte de chez moi, les agences immobilières auxquelles je m'adressais pour trouver rapidement un toit, demandaient la signature de mon mari comme cautionneur ! sympa pour moi qui cherchais justement à ne pas faire connaître mon adresse !:-))

Hallucinant !

La condamnation de cette femme est une ignominie !


La violence conjugale n’est pas qu’une affaire de chiffres, mais ce sont les chiffres qui en parlent le mieux. Depuis la simplification, il y a quatre mois, de son numéro d’appel, le service Violences conjugales Info a enregistré 7446 appels, soit une moyenne de 80 appels par jour. Mais ce sont en réalité 200 appels qui parviennent quotidiennement au 3919 sans pouvoir être tous traités.


Lancé à grand renfort d’une campagne de communication télévisée le 14 mars, le numéro à quatre chiffres avait d’ailleurs été saturé dès le premier jour, avec plus de 800 appels. Un "succès" qui révèle l’ampleur d’un grave problème de société, sujet de polémique électorale après qu’aient été révélés les chiffres officiels pour 2006 de la violence conjugale: 168 personnes, dont 137 femmes, sont décédées cette année-là en France sous les coups de leur compagnon ou compagne, soit une femme tous les trois jours.


Faute de places, les listes d’attente s’allongent

Xavier Bertrand, ministre du Travail, des Relations sociales et de la Solidarité, s’est rendu le 25 juillet avec la secrétaire d’Etat en charge de la Solidarité, Valérie Létard, dans les locaux du centre d’appel, à Paris, où il a rencontré la dizaine d’écoutantes du 3919. Conscient de l’insuffisance des moyens mis en œuvre, le ministre a annoncé l’installation de 8 antennes départementales* à partir du 1er août 2007, dont l’expérimentation fera l’objet d’une évaluation pour le début de l’année 2008.


L’occasion aussi de faire un bilan plus global de l’ensemble des besoins des associations qui assurent le suivi des femmes battues, ainsi que de la mise en place concrète de la loi du 4 avril 2006. Les principales mesures de cette loi visent en effet à mieux protéger les femmes des violences à leur encontre, notamment en élargissant le champ d’application de la circonstance aggravante, qui s’étend désormais à de nouveaux acteurs (pacsés, "ex") et à de nouvelles infractions (meurtres, viols, agressions sexuelles). La loi est également censée faciliter l’éloignement de l’auteur de l’infraction du domicile de la victime.


Car le 3919 n’est que le premier maillon d’une chaîne censée accompagner et protéger les femmes victimes de violences conjugales. Dispositif d’écoute anonyme et confidentiel, il permet d’informer les femmes de leurs droits et de les orienter vers les structures appropriées, qu’il s’agisse de lieux d’accueil et d’hébergement d’urgence ou de services judiciaires. Et c’est là que le bât blesse. En 2006, les associations regroupées au sein de la Fédération nationale solidarité femmes (FNSF), qui, depuis près de 15 ans, assure une écoute téléphonique aux femmes victimes de violences et gère la nouvelle plate-forme téléphonique, ont assuré le suivi de 38 000 femmes, mais seules 4500 ont pu être hébergées. Faute de places, les listes d’attente s’allongent. Quant aux recours judiciaires, ils semblent inadaptés à la complexité des dossiers.


Victimes perdues dans un dédale de lois

"C’est une question de choix politique, affirme Marie Bellanger, responsable du service Violences conjugales info. Cela ne sert à rien de multiplier les lois. Ce qu’il faut, c’est tout remettre à plat, instaurer des passerelles entre les juridictions, former magistrats, avocats, médecins, à la problématique complexe de la violence conjugale". Elle déplore notamment "l’incohérence quotidienne entre les procédures civiles et les procédures pénales de sanction en cas de violence".
"Lorsqu’une femme battue porte plainte, explique-t-elle, l’affaire passe en correctionnelle et la justice prononce l’éloignement du conjoint. Le couple entame ensuite une procédure de divorce, et se retrouve devant le juge aux affaires familiales qui octroie un droit de visite au père, mettant donc à nouveau en danger la mère et les enfants. Chaque procédure en annule une autre et les victimes, elles, se perdent dans un dédale de lois!"
A titre d’exemple, Marie Bellanger rappelle le cas de l’association dunkerquoise Sedire, assignée en justice pour avoir hébergé, à l’insu de son mari, une femme victime de violences conjugales et ses enfants. L’association, représentée par la FNSF, a été relaxée, mais la femme a été condamnée le 26 juillet à trois mois de prison avec sursis et 800 euros de dommages et intérêts pour "soustraction d’enfants".


* Les antennes seront localisées à Dunkerque, Saint-Etienne, Montpellier, Aix-en-Provence, Rennes, Angoulême, Verdun et Bastia


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