mercredi 27 juin 2007

Allons voir ailleurs ce qu'il s'y passe !


Le pouvoir corrompt !Le fromage est si bon que personne ne désire en laisser aux autres !


Lire l'article : les bonnes affaires de la famille Chavez
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3222,36-928557,0.html

et 3 articles pour comprendre ce qui se passe au Vénézuéla ! Une télé ou une radio fermées par décision gouvernementale, ce n'est jamais bon signe ! Cela signifie que la démocratie ne règne plus !


1 - La disparition de l'antenne de Radio Caracas Television (RCTV) a commencé par une harangue militaire et a fini par une opération de l'armée. Le président vénézuélien, le lieutenant-colonel Hugo Chavez, avait annoncé sa décision, fin décembre 2006, devant un parterre d'officiers, portant pour la circonstance uniforme et béret rouge de parachutiste. Cinq mois plus tard, samedi 26 mai, l'armée s'est emparée de l'infrastructure de diffusion de RCTV pour les mettre à disposition de TVES, la nouvelle chaîne d'Etat. Et, dimanche 27 mai, une seconde avant minuit, RCTV a cessé d'émettre, après 54 années d'existence.
La veille, la Cour suprême avait autorisé cette prise de contrôle par l'armée. Les magistrats ont opportunément répondu dans un délai de 24 heures à la demande d'un obscur comité d'usagers, alors que de nombreux recours de RCTV attendent une réponse depuis des mois.
L'utilisation de l'armée reflète non seulement le style du "comandante" Chavez dans l'exercice de la présidence de la République, mais aussi la présence croissante des militaires dans son gouvernement, dans les programmes sociaux - les "missions" - et dans les entreprises publiques.
Les forces armées et forces de sécurité ont été déployées à Caracas depuis vendredi, pour déjouer de prétendus "plans de déstabilisation" à l'occasion des manifestations de protestation. Les véhicules blindés n'ont toutefois empêché, samedi, ni le concert de casseroles et de klaxons ni un meeting de l'opposition près du siège de RCTV. Dimanche, tandis que les "chavistes" se réunissaient en rangs clairsemés près de l'Hôtel Hilton, les opposants ont mobilisé plusieurs milliers de personnes face au Conseil national des télécommunications, où des heurts avec la police ont fait une dizaine de blessés.
Samedi, c'est avec la chemise rouge de ses partisans que le président Chavez s'est adressé au pays, pendant trois heures, lors de l'inauguration d'un centre de santé à Barquisimeto. Lorsqu'il parle en public, deux ou trois fois par semaine, toutes les chaînes de télévision et stations de radio doivent interrompre leur programmation et transmettre intégralement, en direct, les paroles du chef de l'Etat. Entre 1999 et 2006, les médias ont dû relayer ainsi cette "chaîne présidentielle" à 1 339 reprises, selon un décompte du quotidien El Nacional (opposition).
Hugo Chavez a indiqué que RCTV "était une menace pour les enfants par ses atteintes permanentes à la morale publique". Malgré l'adoption d'une loi de protection de l'enfance assez contraignante, les feuilletons continuent à refléter l'évolution des moeurs et mentalités des Vénézuéliens, portés vers la sensualité, l'hédonisme et la consommation. Cela offusque notamment les évangéliques, dont l'influence progresse.
Dimanche, pour son final, RCTV a alterné les souvenirs émus de ses collaborateurs et les extraits de 54 ans de programmation, devenus une partie de la mémoire collective. Ainsi, le programme humoristique "Radio Rochela" faisait rire plusieurs générations depuis près de cinquante ans. Le gouvernement a sous-estimé l'attachement de sa propre base électorale à cette tradition de spectacle populaire. "J'ai voté pour Chavez, mais je n'accepte pas qu'il vienne me dire ce que je dois voir chez moi", confie Ibeyise, vendeuse dans un centre commercial.
RCTV pourrait se tourner vers la télévision câblée, mais à peine un foyer vénézuélien sur cinq a accès au câble. La télévision payante ne touche pas le public populaire qui constitue l'audience de RCTV. Les ondes hertziennes offrent désormais "un paysage audiovisuel monocolore", estime Marcelino Bisbal, de l'Université catholique. Une étude de l'Institut de recherches en communication (Ininco) révèle que 74 % des contenus de la chaîne publique Venezolana de Television relèvent de la propagande gouvernementale. Et avec la récente nationalisation de Cantv (télécommunications), l'Etat contrôle aussi les "tuyaux".
A l'instar de Human Rights Watch et de Reporters sans frontières, les organisations professionnelles d'Amérique latine ont condamné la fermeture de RCTV. Les diplomates vénézuéliens ont essuyé un refus lorsqu'ils ont sollicité une déclaration de soutien au Mercosur, l'union douanière sud-américaine.
En Bolivie, le président Evo Morales, allié et ami de M. Chavez, a déclaré qu'il ne fermerait jamais une chaîne de télévision. Le président vénézuélien a traité par le mépris les condamnations du Parlement européen et du Sénat américain. "L'oligarchie, désespérée, a livré une bataille mondiale", a-t-il assuré.
Paulo A. Paranagua



2 -Après avoir ôté sa concession à Radio Caracas Television (RCTV), le régime de Hugo Chavez continue son offensive contre les médias d'opposition. Désormais dans son collimateur, une chaîne hertzienne, Globovision, captée seulement dans la capitale ou par câble.
Le gouvernement a demandé une enquête sur la chaîne accusée de diffuser des messages subliminaux appelant à l'assassinat du président vénézuélien. Le ministre de la communication Willian Lara indique que Globovision appelle au meurtre en diffusant des images de l'attentat de 1981 contre Jean Paul II, accompagnées d'un refrain, sur un air de salsa, disant "Ayez confiance, cela ne s'arrête pas ici". Le président de Globovision considère ces allégations comme "ridicules".Le pouvoir a aussi porté plainte auprès du parquet contre CNN pour incitation à la violence. La chaîne américaine est accusée par le ministre de la communication, d'"émettre un message associant le président Chavez à la violence et la mort". Le ministre lui a reproché également d'avoir illustré les protestations contre la fermeture de RCTV au Venezuela avec des images montrant une manifestation au Mexique après le meurtre d'un journaliste.
MANIFESTATION RÉPRIMÉE
Très virulent, un archevêque du Venezuela, Mgr Baltasar Porras Cardoso, a fustigé le "sectarisme" du chef de l'Etat, comparant Chavez à Hitler, Mussolini et Castro dans les colonnes du quotidien brésilien O Estado de Sao Paulo.
A Caracas, des centaines d'étudiants, rejoints par des journalistes et des Caracassiens, s'étaient rassemblés pacifiquement depuis le début de la matinée dans un quartier de l'est de la capitale avec pour slogan : "C'est une dictature". La police a dispersé vers 15 heures (heure locale) la manifestation avec des tirs de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogènes. Les échauffourées ont fait plusieurs blessés, selon la police.
Le maire et dirigeant du parti d'opposition Un Nouveau Temps, Leopoldo Lopez, a affirmé que c'était la première fois en huit ans que les étudiants manifestaient massivement. "Le gouvernement ferme les chaînes critiques car il ne veut pas qu'on voie ces choses." D'autres manifestations se sont aussi produites à Valencia (100 km au sud-ouest de Caracas) et San Cristobal (650 km au sud-ouest). A l'étranger, la présidence allemande de l'Union européenne a exprimé son "inquiétude", rappelant que "la liberté de parole et la liberté de la presse sont des éléments essentiels de la démocratie".


3 - Après cinquante-trois années d'existence, RCTV (Radio Caracas Television), dernière grande chaîne d'opposition au Venezuela, a cessé d'émettre, dimanche 27 mai une seconde avant minuit, à l'expiration de sa concession. Le gouvernement d'Hugo Chavez, qui a refusé de la renouveler, avait qualifié la très populaire RCTV de "menace pour le pays".

Une grande partie des trois mille salariés que comptait la chaîne sont apparus à l'écran chantant l'hymne national juste avant l'arrêt des émissions. Marcel Granier, président de RCTV, s'est dit sûr que "la démocratie et RCTV reviendront au Venezuela", espérant encore que le gouvernement reconsidérerait sa décision. La veille, M. Granier avait fait appel une dernière fois au chef de l'Etat, affirmant qu'il avait "la possibilité de corriger l'erreur commise".
REMPLACÉE PAR UNE "TÉLÉVISION SOCIALISTE"
M. Chavez reprochait à RCTV le ton acerbe de ses journaux et le soutien au coup d'Etat avorté à son encontre en 2002. Alors que la plus ancienne chaîne de télévision vénézuélienne disparaissait, une fête populaire organisée par des partisans de M. Chavez se déroulait devant un complexe culturel de Caracas pour célébrer la naissance de la nouvelle chaîne de "télévision socialiste" (TVES), financée par le gouvernement et dont les transmissions ont commencé dès que se sont interrompues celles de RCTV.
Plusieurs milliers de manifestants anti-Chavez s'étaient également mobilisés, dimanche, pour protester devant le siège de la commission nationale des télécommunications avant d'être dispersés par des tirs de grenades lacrymogènes. Quelques heurts avaient auparavant fait onze blessés, dont quatre ont été hospitalisés parmi les forces de l'ordre, selon la police.
Dans un éditorial intitulé "Chavez éteint RCTV", le quotidien d'opposition Tal Cual affirme que "la fermeture de RCTV marque le point le plus haut de l'escalade d'agressions contre la liberté d'expression au Venezuela". "L'Organisation des États américains (OEA) et le Mercosur peuvent bien dire qu'Hugo Chavez est un démocrate, mais ses actes le démentent totalement", ajoute-t-il.
Le quotidien El Nacional va dans le même sens, estimant que cette mesure marque la "fin du pluralisme" dans le pays. Le journal affirme par ailleurs que plusieurs employés de RCTV ont passé la nuit dans les locaux et refusent toujours de les quitter.

Aucun commentaire: