dimanche 29 avril 2007

Voici venir le temps du joli mois de Mai




C'est le muguet du joli mois de mai qui s'annonce avec son festival de clochettes et de brins odoriférants, censé porter bonheur et fêter le retour du printemps. A condition de suivre la coutume et d'en offrir trois brins à ses proches et éventuellement à ses collègues (surtout à ses chefs). Car voyez-vous, cette liliacée symbolise le retour de la joie en même temps qu'elle est messagère de l'amour, ce qui, en ces temps troublés, n'est pas du luxe. De son vrai nom C onvallia majalis, du latin convallis, la «vallée», du grec leiron , le «lis», donc le lis des vallées, et de majalis , le mai latin, s'il y en a qui suivent encore. On l'appelle aussi le muguet de mai, la clochette des bois, la reine des bois ou l'amourette...

Fleur bleue seulement ?
Oui en version fleur de l'amour toujours. Mais pas seulement, puisqu'elle est évidemment liée à la fête du Travail, depuis qu'en 1889 la IIe Internationale socialiste décide de faire de ce 1er Mai un jour de lutte pour les huit heures. Le triangle rouge arboré par les manifestants l'année d'après (qui symbolise la revendication des trois huit : huit heures de travail, huit heures de repos, huit heures de loisirs) est peu à peu remplacé par un brin de muguet... qu'on retrouve en 1936 au Front popu. En 1941, sous Pétain, le jour est officiellement chômé, mesure reprise en 1947.

Comment es-tu arrivée là, clochette ?
Géographiquement, on en trouve les premières traces au Japon, selon les spécialistes, puis elle commence à s'essaimer dans les sous-bois européens au Moyen Age, avant d'apparaître dans les jardins au xvie siècle. Certes, la légende veut que les Celtes, déjà, lui prêtassent des vertus porte-bonheur, mais il faut attendre le xxe siècle pour que sa vocation de fleur du 1er Mai s'affirme : avec le cultissime chansonnier Mayol d'abord (lire ci-dessous) et à la Belle Epoque, où les grands couturiers offrent à leurs petites mains et leurs clientes du muguet. Aujourd'hui, on en trouve encore un peu dans les sous-bois ; 85 % du marché est chez les Maraîchers nantais, le reste, dans le bordelais et la région Rhône-Alpes.




Et pour sourire : la fleur des mâles !


Le muguet est l'emblème des rugbymen du Racing Club de Toulon en l'honneur du chansonnier Félix Mayol, qui a financé leur stade.
Pourtant considérés comme rugueux, les rugbymen du Racing Club de Toulon (RCT) arborent, sur leur viril maillot rouge et noir, un joli brin de muguet comme emblème. Etrange symbolique de fragilité bucolique pour ces robustes gaillards qui, depuis la nuit des temps, entretiennent leur réputation à coups de mandales sous la mêlée et de tatanes dans le buffet. L'explication tient en un nom : Félix Mayol. Ce chansonnier, né en 1872, connut une gloire démesurée dans les Années folles grâce à quelques fleurons du caf'conc', dont l'immortel Viens Poupoule et l'injustement tombé dans l'oubli A la cabane bambou («Moi, bon nègre tout noir, tout noir/De la tête aux pieds, si vous voulez voir...»).
Dans les théâtres où il se produisait chaque soir, il apparaissait invariablement coiffé d'une houppette démesurée et un brin de muguet à la boutonnière. Immensément riche, il finança le stade de rugby de sa ville natale, stade qui prit son nom. Le club, ému par tant de générosité, décida séance tenante que son emblème serait le fameux brin de muguet (pour des raisons techniques, ils ne purent opter pour la houppette) qui, pour forcer un peu la chance, s'orna de 13 clochettes. Bien lui en prit, le RCT fut champion de France en 1931 et on parle encore avec des trémolos dans la voix du banquet offert par le grand Félix.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Hello Doux mois de Mai a l'AMITIE internotic ... @+++