mardi 24 avril 2007

Bartabas et ses " levers de soleil "


Lorsque j'ai assisté à mon tout premier spectacle de Bartabas , c'était en pleine nature , au parc de Miribel-Jonage..La nuit , un monde fou , un froid de canard et la magie de ce chapiteau planté sur un sol détrempé..Des artistes ,des vrais ,des grands , des bosseurs et j'associe dans ces compliments cavaliers et montures..Bartabas fut beau ,froid et rigoureux ce soir-là..J'ignore si ce type sait sourire car je ne l'ai jamais vu ,un sourire accroché sur son visage..

Je viens de lire qu'il organise des " levers de soleil" , des moments au petit jour où il travaille avec son cheval ! La beauté et l'énergie de l'instant doivent rester gravés dans les mémoires des spectateurs ..


Comme il l'avait fait à Bagatelle, comme il l'a fait à Avignon ou dans une abbaye, en Belgique, Bartabas a également à son programme quelques « levers de soleil ». Ce sont des instants de grâce. Quand la nuit se dissipe et laisse place au jour, Bartabas fait travailler son cheval, Le Caravage. Un rendez-vous à l'île d'Aix, face à La Rochelle, lorsque Zingaro donnera Battuta, et d'autres dans le cadre du Festival des musiques sacrées de Fès, en juin. Le plus souvent, c'est avec une bande enregistrée que travaillent le cavalier et son beau cheval.
Mais au Maroc, les deux musiciens qui accompagnaient cette cérémonie au premier jour, à Bagatelle, seront avec lui. L'un, Kudsi Erguner, flûtiste, travaille régulièrement avec Peter Brook, l'autre, Nezih Uzel, chanteur et joueur d'oud, lui a été présenté par Chérif Khaznadar. À l'aube, moment très rare et inoubliable.


Voici une interview se Bartabas de 2006 :

«J'éprouve de plus en plus de plaisir à travailler solitairement avec mes chevaux au quotidien, le matin tôt avant les répétitions, de six heures à neuf heures. [...] J'ai donc eu envie de montrer comment, simplement, la dévotion à son travail, à son art, à l'écoute de son cheval, comme un musicien avec son instrument, peut dégager une émotion universelle sans en passer par la représentation.»Bartabas ajoute : «J'ai choisi de faire ce travail au lever du soleil, car c'est le moment où le corps et l'esprit sont le plus disponibles pour une écoute profonde.»Tous les matins, à l'aube, avant les échauffements et les répétitions, le directeur de Zingaro, avant tout interprète équestre, consacre à la pratique de son art un espace particulier. Ce moment intime parce que proche du travail essentiel - le dialogue, la relation à l’animal - entretenu quotidiennement dans la solitude des matins dégage une émotion particulière sans nécessairement avoir besoin d’en passer par la représentation. Bartabas a souhaité montrer ce qui le relie inéluctablement au cheval. L’écoute, l’attention, la recherche, l’essai, jusqu’à la beauté du geste et ces moments de grâce qui surgissent comme par magie. Dénué de toute composante spectaculaire, avec juste une présence musicale simple, ce travail ouvert sera donc présenté à un public restreint à l'Abbaye de Villers-la-Ville."

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