jeudi 22 février 2007

5 ans déjà , Ingrid et les autres !



Rien ne va plus entre le comité de soutien d'Ingrid Betancourt et le Quai d'Orsay. Pour les cinq ans de la prise d'otage de l'ex-candidate à la présidentielle et de sa directrice de campagne Clara Rojas, le ministère des Affaires étrangères avait souhaité recevoir leur comité de soutien. Celui-ci a décliné l'invitation. Au motif qu'une fois encore, « le Quai d'Orsay entend laisser la compassion prendre le pas sur les actions concrètes ». Cette décision intervient trois jours après la vive interpellation du premier ministre, Dominique de Villepin, par la fille aînée d'Ingrid Betancourt, Mélanie. « Vous n'avez pas utilisé tous les moyens qui sont à votre disposition » pour libérer ma mère, lui a-t-elle lancé sur RTL. Pourtant, comme le souligne Jacques Thomet, journaliste et auteur d'un livre sur l'affaire Bétancourt, « Je ne vois pas ce que le gouvernement pourrait faire de plus. » En 2003, Villepin, alors ministre des Affaires étrangères, avait tout de même pris la secrète initiative d'envoyer un Hercules C-130 au Brésil pour récupérer l'otage des Farc. Une ingérence peu appréciée à l'époque par le Brésil et la Colombie.
Paradoxalement, comme l'explique Maria Morales, journaliste colombienne, la mobilisation autour d'Ingrid Betancourt a fait d'elle une « carte maîtresse » de la guérilla face au président Alvaro Uribe. Triomphalement réélu en 2006, il passe en France pour responsable de la détention d'Ingrid Betancourt. « Pourtant, ce n'est pas lui mais les Farc qui la retiennent depuis cinq ans », rappelle le journaliste Eduardo Maquensi. Sans jamais laisser place à la négociation.
Armelle Le Goff


et n'oublions pas les autres !
Les restes de la Franco-Colombienne Aïda Duvaltier, enlevée en 2001 en Colombie par un groupuscule maoïste, ont été découverts hier à 430 km à l'ouest de Bogota. Il semblerait qu'elle soit morte dix mois après son enlèvement. Aida Duvaltier, qui aurait dû avoir 72 ans, se trouvait avec son mari Jean-Louis Duvaltier, originaire du nord-ouest de la France, dans leur ferme colombienne lorsque des hommes en armes sont arrivés en mars 2001. C'est elle qui a insisté pour être otage à la place de son mari alors gravement malade. Trois mois après l'enlèvement, cette modeste famille franco-colombienne était ruinée suite à la rançon payée aux ravisseurs qui ont ensuite exigé davantage. Elle a aussi tout tenté pour faire libérer Mme Duvaltier dans l'indifférence générale, du moins des médias : location d'avions pour lancer 50.000 tracts et photographies dans le centre de la Colombie, organisation à leurs frais de campagnes pour obtenir des informations... sans résultat. Mme Aida Duvaltier n'était pas Ingrid Betancourt.


Paix à son âme !


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